2009 en Islande, le gouvernement de Geir Haarde démissionne, poussé vers la porte par la pression de la rue. 2011, une année révélatrice. C'est le début du Printemps Arabe, les Indignés naissent en Espagne, à New York action autour de l’initiative Occupy Wall Street, d'autres villes américaines réagissent ainsi que plusieurs au Canada. 2012 au Québec, 200 000 personnes défilent à Montréal. Janvier 2015 : victoire électorale de Syriza. Mai 2015 : l'Espagne confirme qu'un vent d'espoir souffle dans les cœurs. Bien d'autres luttent suivent, les Gilets Jaunes en France, Hong Konk, l'Algérie, le Chili, le Liban, l'Irak, l'Iran et d'autres pays. La révolte, la colère des peuples se propage partout sur la planète, aucun continent n'y échappe. Depuis quelques années nous vivons l’émergence d’une profonde mutation, la clameur des peuples un peu partout sur la planète ne cessent de se faire entendre malgré les trahisons et la violence de cet ordre mondial ultralibérale. Dans quel monde voulons-nous vivre ? Comment voulons-nous vivre ? Qui sommes-nous? Ce sont bien là les questions qui animent nos têtes et nos cœurs produisant des actes prêts à changer le cours de notre Histoire.
Le capitalisme, l’ultralibéralisme est en déclin, c’est la crise du système, non celle de l’humain. Les mercenaires des marchés financiers, les administrations de pouvoir s’accrochent avec violence pour garder le contrôle de cette planète considérée comme leur bien propre. L’argent, Dieu tout puissant ; cet argent qui n’a pas d’existence réelle ni visage, leur sert aujourd’hui à détruire un pays et demain un autre et après-demain encore un autre etc. Chaque jour dans tous les pays en lutte des femmes et des hommes sont mutilé-e-s , emprisonné-e-s, disparaissent ou meurent sous les coups de cette répression ultra violente. Manifester c’est prendre un risque pour sa vie ; au minimum être sous les gaz lacrymogènes, se faire matraquer ou être en garde à vue. Aucun peuple en révolte n'est épargné. Aucun pays n’est à l’abri; ni la peur, ni le repli sur soi ne stoppera la folie de ce système violent et déshumanisant.
Fait marquant, profondément révélateur d'un changement profond qui s'annonce: la présence et l'action incontestable des femmes. Elles sont dans la rue, agissent, très actives pour défendre le droit à la vie, lutter contre les violences faites aux femmes et toutes les formes de violence. Le monde change et peut-être sont-elles le lien réconciliateur, la force vitale qui produira cette transformation du monde tant attendue.
Nous avons choisi de donner la parole aux femmes et aux hommes qui s’organisent solidairement pour trouver des solutions aux nécessités de la vie quotidienne. C’est cette Grèce courageuse et active qui jour après jour malgré toutes les difficultés démontre qu'une alternative est possible à la violence économique, sociale et humaine de ce système. Toutes les images ont été filmées en octobre 2015, 10 jours entre Athènes, Volos et Thessalonique… une rencontre par structure, un thème, une seule prise. C’est la réponse des peuples à une crise que les politiciens professionnels et les financiers nous vendent comme indiscutable, inévitable et sans solution. Alors qu'ils continuent de protéger leur ambition personnelle l’espace public redevient nôtre.
Nous vivons une époque ou deux mondes se côtoient ; c’est la fin d’un temps et le début d’un autre. Une graine a été semée il y a bien longtemps de cela, peut-être au début de l’histoire humaine. Comme pour apprendre à marcher nous tomberons et nous nous relèverons pour retrouver sens. C’est peut-être cela l’Europe et le Monde que nous voulons. Une Europe, un Monde où la solidarité, le partage, la justice sociale représentera une réalité pour tous.
La non violence active comme méthodologie, la solidarité, l’intelligence collective est notre force, un choix collectif pour un futur ouvert. Face à la nécessité, la Vie reprend ses droits et comme une évidence, le « nous » pousse vers la sortie le « je ». L'être humain n’est pas en crise, il s’éveille et se réinvente, la Grèce en témoigne.